Le harcèlement à l’école est un sujet d’actualité.
J’enseigne dans un collège calme mais
je ne suis pas à l’abri de rencontrer des agissements d’élèves
qui sont à bannir.
Mardi dernier, pendant mons cours de troisième,
j’étais au milieu de mes explications de trigonométrie
quand subitement, on frappe à la porte.
La CPE et l’adjointe font leurs apparitions,
s’excusent de me déranger.
Je vois bien à leurs mines que quelque chose se trame.
J’apprends avec stupéfaction que quatre des élèves
de la classe ont harceler Justine une petite de sixième.
Cette petite est terrorisée et
elle ne veut plus venir à l’école.
Les élèves désignés nient les faits.
Je suis stupéfaite car je ne les imaginais pas ainsi.
Comme quoi on connait très mal ses élèves.
Il a fallu s’armer de patience et de temps pour finalement de rien obtenir.
Affaire à suivre donc….
J’ai lu, il y a quelques temps un entretien
avec Marie-Claude Dewulf
pédopsychiatre
Voici un résumé :
Quelles conséquences peut-on constater chez
les élèves victimes de harcèlement scolaire ?
Un enfant harcelé exprime sa souffrance sous plusieurs formes :
Une phobie scolaire.
Ce sont des enfants ou des adolescents qui, du jour
au lendemain ne peuvent plus aller à l'école.
Quand un enfant fait une phobie scolaire, l’entourage
a souvent l'impression qu'il ne veut pas aller à l'école.
Mais ce n'est pas qu'il ne veut pas, c'est qu'il ne peut pas.
La veille, ils disent : demain c’est bon, je vais aller à l'école,
j'ai envie d'y retourner;
Ce sont en général des enfants qui aiment apprendre.
Le lendemain ils seront allés jusqu'au seuil de l'école
mais ils n'auront pas pu franchir le pas.
Et c'est tout de même un peu logique de refuser d'aller
sur un lieu où c'est l'enfer.
Une dépression.
Le premier symptôme de la dépression de l'enfant ou
de l’adolescent, c'est la chute des résultats,
des troubles des apprentissages et un désintérêt pour l'école.
Avec en plus des symptômes qui accompagnent une dépression :
des troubles du sommeil une agressivité en direction
de l'entourage ou encore en sa propre direction.
La dépression est une maladie avec un risque mortel,
celui du suicide.
Pour régler ce problème grave
La première chose serait d'accepter que le harcèlement scolaire
existe, et qu’un enfant qui se plaint n'est pas nécessairement
quelqu'un qui n'est jamais content ou qui invente des histoires.
Il faut pouvoir l’écouter et le reconnaître.
À partir du moment où les adultes reconnaissent la souffrance
de l'élève, ils peuvent trouver une solution.
La réponse principale que l'école peut apporter,
c’est d'imposer le respect de chacun.
Elle doit sanctionner tous les manquements au respect.
Face à quelqu’un qui ignore les repères moraux,
il faut que la société soit là pour rappeler
qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire.
Ce n'est pas très difficile.
Soyez vigilants.
Bonne journée.